Qu’est ce que c’est ?
Les infiltrations pudendales constituent un traitement symptomatique des névralgies pudendales. Deux zones de conflit nerveux sont en causes : une située à hauteur de l’épine sciatique (2/3 des cas), la seconde dans un tunnel fibreux nommé le canal d’Alcock (1/3 des cas).
L’infiltration consiste à délivrer en périphérie du nerf pudendal une dose d’un anti-inflammatoire stéroïdien (corticoïde, ex: Altim) à action retardée mais prolongée dans le temps : délai d’action de 1 à 3 semaines et pendant plusieurs semaines à mois.
Une injection test d’un anesthésique local (Xylocaïne) à courte durée d’action (1 heure) sera réalisée dans le même temps et permettra de confirmer le diagnostic (diminution voire disparition des douleurs), de cibler le niveau en cause et de préjuger de l’efficacité de l’infiltration de l’anti-inflammatoire.
Dans quel cas ce geste est il pratiqué ?
Il s’agit d’un traitement de seconde intention, en cas d’absence d’efficacité des autres traitements (anti-épileptiques, antidépresseurs tricycliques). Il doit être indiqué sur une symptomatologie bien définie : douleurs périnéales spontanées, à type de brulure ou de paresthésie, souvent majorées en position assise, avec possible localisation élective anale ou vaginale.
Un électro-myogramme est souvent réalisé pour authentifié la souffrance neurale et un examen d’imagerie (scanner ou IRM) préalable est préconisé afin d’écarter une autre étiologie.
Dans quel but ?
Le but de l’infiltration est de diminuer les douleurs en apportant une action anti-inflammatoire ciblée et prolongée au contact du nerf pudendal. L’efficacité de l’infiltration est variable : elle entraine une résolution des symptômes définitives ou prolongées dans 15 à 20% des cas, une amélioration transitoire dans 60% des cas et une absence de résultat dans 20% des névralgies pudendales.
Selon l’efficacité de la procédure, une deuxième infiltration peut être réalisée aux mêmes sites d’injection et/ou à des niveaux différents.
Comment ?
Le patient est positionné à plat ventre sur la table de scanner et devra pouvoir rester immobile une quinzaine de minutes. Des images de repérage sous scanner (rayon X) sont réalisées sur la zone d’intérêt.
La peau doit être parfaitement saine. Après une désinfection de la peau, on positionne une aiguille très fine aux abords des zones de conflit.
Après avoir vérifié que l’aiguille est bien en place par l’injection d’une petite quantité de produit de contraste, on délivre une dose de produit anasthésiant et d’anti-inflammatoire.
Un pansement sec est mis sur le site de ponction après un dernier nettoyage.
Le geste est réalisé en ambulatoire le patient retournant à domicile après un courte surveillance (15 min) dans le service avec évaluation du bloc anesthésique (diminution ou dispariton des douleurs). Dans certains cas, il peut être conseillé d’être accompagné afin d’éviter la conduite automobile au décours immédiat du geste.
Quelles sont les précautions à prendre ?
Doivent être signalés : la grossesse ou risque de grossesses, les antécédent allergiques, un diabète (risque de déséquilibre glycémique).
Il est impératif de signaler tout traitement anticoagulant (ex : Plavix, Kardégic, héparine, AVK type Sintrom, Préviscan ou Coumadine…) bien avant le geste, et de voir avec le médecin ayant introduit le traitement s’il est possible de le suspendre ou de faire un relais médicamenteux.
Un bilan de coagulation avec numération plaquettaire sont systématiques.
Il n’est pas nécessaire d’être à jeun.
Il est recommandé de bien laver la peau autour de l’articulation la veille et le matin de l’infiltration. Il ne faut pas raser la peau.
Qu’elles sont les effets secondaires et les complications ?
Ce geste est généralement très bien toléré. Les complications graves sont exceptionnelles.
– Une recrudescence des douleurs est possible dans les jours suivant l’infiltration.
– L’infection est une complication possible dont le risque reste extrêmement faible compte tenu des précautions prises. Néanmoins, si au décours de la procédure fièvre, gonflement articulaire et douleur croissante apparaissent, il convient de consulter immédiatement votre médecin généraliste ou éventuellement de vous rendre rapidement à l’hôpital.
Une attention particulière est portée au patient diabétique, qui présente un risque accru de complication infectieuse et chez qui une éventuelle décompensation transitoire du diabète est possible.
– Un saignement au point de ponction est possible, avec rare hématome.
– Une réaction allergique au produit de contraste peut survenir dans de rare cas.
– Un déficit transitoire du sphincter vésical est possible avec incontinence rapidement réversible. Une vidange complète de la vessie est donc demandée juste avant le geste.
– Un déficit transitoire d’un membre inférieur par diffusion de l’anesthésique local au nerf sciatique.
Pour toute information complémentaire, vous pouvez contacter le médecin radiologue qui doit vous faire ou qui vous a fait l’infiltration (04 68 61 65 16).