Cimentoplastie-Osteosynthèse pécutanée

Qu’est-ce que c’est ?

La cimentoplastie correspond à une injection contrôlée et mini-invasive de ciment au sein d’un os fragilisé : vertèbre, bassin, sacrum, cotyle, fémur…

L’ostéosynthèse percutanée correspond à la mise en place de vis au sein d’un os fragilisé par voie mini-invasive.

Dans quels cas ce geste est-il pratiqué ?

Beaucoup de lésions osseuses fragilisantes et douloureuses peuvent être traitées par cimentoplastie. Les indications principales sont les fractures ostéoporotiques, les métastases osseuses, le myélome, dans certains cas les fractures vertébrales traumatiques.

Dans le cas des atteintes osseuses liées à des métastases ou au myélome, l’opportunité de pratiquer le geste est discutée et validée en concertation multidisciplinaire spécialisée.

Une ostéosynthèse percutanée pourra être réalisée seule ou en complément de la cimentoplastie selon le type de lésion osseuse et sa localisation sur le squelette.

Dans quel but ?

Le but de la cimentoplastie est d’améliorer rapidement les douleurs en rapport avec l’atteinte

osseuse. Elle limite ainsi le recours aux antalgiques, en particulier quand ils sont mal supportés ou inefficaces, et d’améliorer la qualité de vie.

La cimentoplastie participe également à la consolidation osseuse lorsque l’os est soumis à des forces en compression.

Lorsqu’il existe des contraintes en torsion ou en cisaillement, une ostéosynthèse percutanée pourra permettre une antalgie et une stabilistaion par la mise en place de de vis intra-osseuse.

Comment ?

Le geste nécessite une courte hospitalisation, en général 3 jours : entrée la veille de l’intervention, sortie le lendemain en l’absence d’incident. Le traitement se déroule au bloc opératoire ou dans le service de Radiologie compte tenu de la nécessité d’un repérage radiologique (scanner et/ou appareil de scopie). La cimentoplastie peut-être réalisée sous sédation et anesthésie locale ou sous anesthésie générale, selon le nombre de lésions à traitées, la tolérance et la coopération prévisible du patient.

La voie d’abord dépend de la localisation osseuse.

Un trocart est positionné sous contrôle radiologique au sein de la structure osseuse à traiter en prenant soin d’éviter les structures nerveuses et vasculaires à risque.

Lors d’une cimentoplastie, un ciment adapté est prépapré et injecté sous contrôle radiologique, ce qui permet à l’opérateur de vérifier la distribution du ciment et d’identifier les fuites susceptibles d’entraîner des complications.

Si une fuite veineuse est identifiée, l’injection est arrêtée. Il est possible de modifier la position de l’aiguille et de reprendre l’injection au bout d’une à deux minutes.

 

Lors de l’ostéosynthèse percutanée, la ou les vis sont positionnées sur une canule montée sur le trocart prélablement positionné. Dans certains cas une injection de ciment pourra être réalisée au cours de la même procédure afin de consolider l ensemble du montage.

 

 Quelles en sont les complications ?

Il est possible de blesser une structure vasculaire avec le trocart pouvant être responsable d’un hématome sur le trajet de ponction, ne nécessitant le plus souvent qu’un traitement symptomatique.

L’infection est rare mais nécessite d’être prévenue par le respect des règles d’hygiene et d’asepsie notamment par une bonne préparation pré-opératoire du patient (douche bétadinée, dépilation…).

Elle peut parfois nécessiter l’abaltion des vis d’ostéosynthèse.

 

Les fuites extra-osseuse représentent les principales complications de la cimentoplastie. Elles sont les plus souvent asymptomatiques mais elles peuvent dans de rares cas être sources de complications graves plus fréquentes en cas de métastase ou de myelome :

  • l’embolie pulmonaire de ciment lorsqu’une fuite importante s’étend au delà des veines périvertébrales jusqu’aux artères pulmonaires ;
  • les complications neurologiques avec un risque de compression radiculaire pouvant être responsable de douleur ou de déficit sensitivo-moteur sur le trajet d’un nerf.
  • Les complications mécaniques : ankylose articulaire si passage de ciment dans une articulation, douleurs sur conflit avec la fuite de ciment.

 

Quels sont les résultats ?

Ils dépendent de l’indication.

Il existe une sédation de la douleur rapide (dans les 24 à 48 heures) dans la grande majorité des cas. La douleur des fractures compliquant une ostéoporose est significativement améliorée dans 80 à 95% des cas. Enfin, lorsque la cimentoplastie est utilisée chez les patients souffrant de métastases osseuses ou de myelome, elle améliore les douleurs dans 90% des cas (1).

La cimentoplastie et l’oestéosynthèse permettent également de stabiliser l’os fragilisé.

 Dans quels cas ces gestes ne doit pas être pratiquée ?

La cimentoplastie ne doit pas être pratiquée en cas de compression nerveuse importante ou d’une saillie importante d’une lésion proche des nerfs (contre-indication relative), qu’il y ait ou non des symptômes cliniques.

Dès lors qu’il existe une compression neurologique, une chirurgie ou une radiothérapie s’impose et la cimentoplastie peut être utilisée de manière complémentaire pour stabiliser le corps vertébral dès lors que la compression a été levée.

En cas de déplacement osseux trop important la mise en place de vis d’osynthèse ne pourra être effectuée risquant de figer la déformation osseuse de façon définitive.

Toute infection en cours ou symptômes infectieux (fièvres, toux…) peut faire contre-indiquer ou repousser le geste afin d’éviter une greffe septique sur l’os traité.

Chez les patients présentant des troubles de la coagulation ou ayant un traitement anti-coagulant, des précautions devront être prises afin d’éviter des complications hémorragiques.